Trail de la vallée des lacs - Gérardmer - juin 2017
À la base, il n'était pas prévu que je participe à celui-là, mais comme Seb y allait pour accompagner son frère, je me suis dit: «Pourquoi pas»? J'espérais tout simplement que le temps serait de la partie, car les Vosges sous la pluie et dans le brouillard, je connais déjà, et c'est franchement pas très agréable.
La consigne du coach est de démarrer vite et de tout donner sur le trail. Bof bof, moi qui aime bien démarrer à mon aise, il va falloir me mettre directement un peu dans le rouge. Bref, rien qui m'enchante plus que ça!
Nous voilà donc sur la ligne de départ le samedi, et il fait beau! JF est là aussi, en préparation de l'ultra du Beaufortain. Il nous annonce qu'il a les jambes fatiguées de la charge d'entraînement, et qu'il verra jusqu'où il peut tenir.
Allez hop, c'est parti. On démarre vite, sur le bitume de la ville, pour vite en sortir par un escalier où cela bouchonne un peu. Tant mieux, j'en profite pour récupérer, les départs en du 4m45/km, très peu pour moi! On s'engage ensuite directement sur un sentier herbeux, vraiment joli, pour quitter la ville, et puis sur les pistes de ski (là où JF nous dépassera comme une balle en marchant avec ses bâtons. Il a la technique, contrairement à nous. Et c'est là que je me dis de plus en plus que les miens ne me servent pas tant que ça, ce qui me fait hésiter pour les courses suivantes. Le problème se résoudra de lui-même dans le Jura quelques semaines plus tard …) pour gagner les montagnes vosgiennes et le Honeck, qui culmine à 1363 mètres très exactement. Cette première moitié du trail se déroule au cœur de la montagne vosgienne, magnifique en ce jour sans pluie. Les sentiers en terre ne sont pas techniques, un peu comme en Auvergne. Et je me dis que j'adore ce trail, il me correspond vraiment bien. Je cours souvent avec une dame qui a plus ou moins la même allure que moi. Nous arrivons vite au sommet du Honeck, où nous profitons de la vue, bien dégagée ce jour-là.
Et on se prend à rêver, en se disant qu'on a fait le plus dur. Et bien non! À une descente certes facile succède un tronçon caillouteux et plein de racines. Bref, on n'avance pas. De plus, pour peu qu'il y ait des coureurs devant, c'est vite la file, étant donné que c'est extrêmement difficile de dépasser. Nous prenons notre mal en patience, nous disant que tout a une fin! J'aurai aussi à ce moment-là un gros gros passage à vide, mentalement aussi. Pas grave, ce genre de mauvaise passe finit toujours par passer. Il faut juste attendre et continuer à avancer.
Le calvaire se termine, on débouche sur une partie plus roulante. Cela booste le moral de se voir de nouveau avancer comme ça. On arrive vite au lac de Longemer, vraiment très joli. Ce passage sur caillebotis est splendide. Tout comme l'intégralité de ce trail en fait. Seb et moi nous disons sans cesse qu'il mérite vraiment le détour. Il n'y a pas foule (je ne comprendrai jamais pourquoi certains trails nettement moins beaux se courent à guichets fermés, alors que ce n'est absolument pas justifié). Nous arrivons vite au dernier ravitaillement, où Laurence et Livia attendent JF. On papote. On leur dit qu'on est cuits (c'est vrai que la fatigue commence quand même à se faire sentir, de plus, nous payons vraisemblablement notre départ rapide. Mais ce que je ressens surtout, c'est que ce tronçon à racines et à pierres m'a vraiment fatiguée, sans compter – comme je l'écrivais plus haut – qu'il m'a mis un sacré coup au moral …). Et c'est là qu'une participante, me voyant enlever mes chaussures pour vérifier mes pieds, me demande si, d'après moi, elle peut retirer ses shoes aussi. Le fait est qu'elle a peur de ne plus savoir les remettre (il est vrai que les pieds gonflent parfois, mais normalement surtout après les trails). Je lui dis que oui, pas de souci, et on entame la conversation. Elle s'appelle Fanny. J'avais déjà repéré son T-shirt Octavie. Il s'avèrera que c'est une voisine du parrain de Seb, originaire de Bléharies. Le monde est petit, quand même! Très sympa, très douée (elle grimpe vachement bien), je suis sûre qu'on sera amenés à se revoir.
On repart, on sait qu'il nous reste 17 km, et on est bien cramés …Qui plus est, un mur nous attend. Les cuisses brûlent!! Vient ensuite un long faux-plat montant, interminable, mais on se force à courir. On fait le yo-yo avec JF. C'est marrant, nous n'aurons jamais couru ensemble, mais on se sera toujours retrouvés aux différents ravitaillements. Comme quoi, en trail, chacun a son rythme, ses forces et ses faiblesses. Puis tout à coup, par je ne sais quel miracle, les jambes commencent à tourner toutes seules, à courir en côte (alors que depuis quelques mois, je marche toujours les côtes, vu qu'il est clair que je ne les monterai pas en courant à la TDS …), et ce de plus en plus vite. Est-ce la banane que j'ai mangée juste avant? Sont-ce les astres qui se sont tous bien alignés à ce moment précis et ont décuplé mes forces? Quoi qu'il en soit, je suis en état de flow. Pour ceux qui ne connaissent pas ce concept, c'est l'état de grâce du sportif, quand la concentration est maximale, quand les jambes vous portent sans effort, bref, quand tout devient facile. Je me prends à sauter de rocher en rocher comme Kilian, à allonger la foulée dans les descentes, à courir dans les côtes, à dépasser tout le monde dans le dernier mur (il était méchant celui-là!)! Bref, le pied intégral! Je redépasse Fanny en descente, lui dis de m'accrocher, mais elle n'est pas encore super à l'aise en descente, cela viendra! Quant à Seb, cela fait bien longtemps qu'il ne suit plus, d'autant qu'il est pris de crampes depuis un certain temps. JF se retrouve loin derrière aussi.
C'est donc fraîche comme un gardon que je franchis la ligne d'arrivée, où je suis accueillie par mon beau-frère François qui a dû abandonner vers le 26e.
Quel finish mais quel finish. Un beau moment dans mon parcours sportif de modeste traileuse.
Seb finira un peu plus tard, et JF arrivera après.
Livia et Laurence courront le 30 le lendemain et finiront enchantées, elles aussi, du parcours!
Bref, gros coup de cœur de cette année. En attendant les suivants!
La consigne du coach est de démarrer vite et de tout donner sur le trail. Bof bof, moi qui aime bien démarrer à mon aise, il va falloir me mettre directement un peu dans le rouge. Bref, rien qui m'enchante plus que ça!
Nous voilà donc sur la ligne de départ le samedi, et il fait beau! JF est là aussi, en préparation de l'ultra du Beaufortain. Il nous annonce qu'il a les jambes fatiguées de la charge d'entraînement, et qu'il verra jusqu'où il peut tenir.
Allez hop, c'est parti. On démarre vite, sur le bitume de la ville, pour vite en sortir par un escalier où cela bouchonne un peu. Tant mieux, j'en profite pour récupérer, les départs en du 4m45/km, très peu pour moi! On s'engage ensuite directement sur un sentier herbeux, vraiment joli, pour quitter la ville, et puis sur les pistes de ski (là où JF nous dépassera comme une balle en marchant avec ses bâtons. Il a la technique, contrairement à nous. Et c'est là que je me dis de plus en plus que les miens ne me servent pas tant que ça, ce qui me fait hésiter pour les courses suivantes. Le problème se résoudra de lui-même dans le Jura quelques semaines plus tard …) pour gagner les montagnes vosgiennes et le Honeck, qui culmine à 1363 mètres très exactement. Cette première moitié du trail se déroule au cœur de la montagne vosgienne, magnifique en ce jour sans pluie. Les sentiers en terre ne sont pas techniques, un peu comme en Auvergne. Et je me dis que j'adore ce trail, il me correspond vraiment bien. Je cours souvent avec une dame qui a plus ou moins la même allure que moi. Nous arrivons vite au sommet du Honeck, où nous profitons de la vue, bien dégagée ce jour-là.
Et on se prend à rêver, en se disant qu'on a fait le plus dur. Et bien non! À une descente certes facile succède un tronçon caillouteux et plein de racines. Bref, on n'avance pas. De plus, pour peu qu'il y ait des coureurs devant, c'est vite la file, étant donné que c'est extrêmement difficile de dépasser. Nous prenons notre mal en patience, nous disant que tout a une fin! J'aurai aussi à ce moment-là un gros gros passage à vide, mentalement aussi. Pas grave, ce genre de mauvaise passe finit toujours par passer. Il faut juste attendre et continuer à avancer.
Le calvaire se termine, on débouche sur une partie plus roulante. Cela booste le moral de se voir de nouveau avancer comme ça. On arrive vite au lac de Longemer, vraiment très joli. Ce passage sur caillebotis est splendide. Tout comme l'intégralité de ce trail en fait. Seb et moi nous disons sans cesse qu'il mérite vraiment le détour. Il n'y a pas foule (je ne comprendrai jamais pourquoi certains trails nettement moins beaux se courent à guichets fermés, alors que ce n'est absolument pas justifié). Nous arrivons vite au dernier ravitaillement, où Laurence et Livia attendent JF. On papote. On leur dit qu'on est cuits (c'est vrai que la fatigue commence quand même à se faire sentir, de plus, nous payons vraisemblablement notre départ rapide. Mais ce que je ressens surtout, c'est que ce tronçon à racines et à pierres m'a vraiment fatiguée, sans compter – comme je l'écrivais plus haut – qu'il m'a mis un sacré coup au moral …). Et c'est là qu'une participante, me voyant enlever mes chaussures pour vérifier mes pieds, me demande si, d'après moi, elle peut retirer ses shoes aussi. Le fait est qu'elle a peur de ne plus savoir les remettre (il est vrai que les pieds gonflent parfois, mais normalement surtout après les trails). Je lui dis que oui, pas de souci, et on entame la conversation. Elle s'appelle Fanny. J'avais déjà repéré son T-shirt Octavie. Il s'avèrera que c'est une voisine du parrain de Seb, originaire de Bléharies. Le monde est petit, quand même! Très sympa, très douée (elle grimpe vachement bien), je suis sûre qu'on sera amenés à se revoir.
On repart, on sait qu'il nous reste 17 km, et on est bien cramés …Qui plus est, un mur nous attend. Les cuisses brûlent!! Vient ensuite un long faux-plat montant, interminable, mais on se force à courir. On fait le yo-yo avec JF. C'est marrant, nous n'aurons jamais couru ensemble, mais on se sera toujours retrouvés aux différents ravitaillements. Comme quoi, en trail, chacun a son rythme, ses forces et ses faiblesses. Puis tout à coup, par je ne sais quel miracle, les jambes commencent à tourner toutes seules, à courir en côte (alors que depuis quelques mois, je marche toujours les côtes, vu qu'il est clair que je ne les monterai pas en courant à la TDS …), et ce de plus en plus vite. Est-ce la banane que j'ai mangée juste avant? Sont-ce les astres qui se sont tous bien alignés à ce moment précis et ont décuplé mes forces? Quoi qu'il en soit, je suis en état de flow. Pour ceux qui ne connaissent pas ce concept, c'est l'état de grâce du sportif, quand la concentration est maximale, quand les jambes vous portent sans effort, bref, quand tout devient facile. Je me prends à sauter de rocher en rocher comme Kilian, à allonger la foulée dans les descentes, à courir dans les côtes, à dépasser tout le monde dans le dernier mur (il était méchant celui-là!)! Bref, le pied intégral! Je redépasse Fanny en descente, lui dis de m'accrocher, mais elle n'est pas encore super à l'aise en descente, cela viendra! Quant à Seb, cela fait bien longtemps qu'il ne suit plus, d'autant qu'il est pris de crampes depuis un certain temps. JF se retrouve loin derrière aussi.
C'est donc fraîche comme un gardon que je franchis la ligne d'arrivée, où je suis accueillie par mon beau-frère François qui a dû abandonner vers le 26e.
Quel finish mais quel finish. Un beau moment dans mon parcours sportif de modeste traileuse.
Seb finira un peu plus tard, et JF arrivera après.
Livia et Laurence courront le 30 le lendemain et finiront enchantées, elles aussi, du parcours!
Bref, gros coup de cœur de cette année. En attendant les suivants!